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La part du fils
de Jean-Luc Coatalem
Stock, 2019, 261 p.
Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées.
« Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : inconnu. Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les terroristes, interrogé. Puis ce sera lengrenage des camps nazis, en France et en Allemagne. Rien ne pourra len faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille. Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, jirai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je linventerai. Pour quil revive. »
J.-L.C.
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La promesse de l'aube
de Romain Gary
Gallimard, 2009, 482 p. (Folio Plus classiques)
À l'aube de la vie, le narrateur se fait une promesse : ces années qui l'attendent, il les déposera aux pieds de sa mère pour réparer toutes les souffrances qu'elle a endurées. Il tâchera de combler tous ses désirs et de compenser par la gloire les humiliations que cette Russe immigrée, seule et sans un sou, a dû subir pour pouvoir déposer avec fierté, tous les jours, le bifteck du déjeuner dans l'assiette de son fils unique et adoré, ne se réservant que le gras de la cuisson. Avec admiration, humour et lucidité, ce fils fait le récit de leur parcours de la Pologne à la France. Ce roman autobiographique, qui s'appuie sur un langage poétique d'une grande pudeur, est un élan prolongé d'amour, et peut-être de rancoeur d'avoir été trop aimé. De la carrière militaire et diplomatique de Gary à sa réussite littéraire en passant par ses rapports humains, tout est vu à la lumière de l'amour de cette mère au caractère entier, émouvant, mais également envahissante et insupportable. Au seuil de sa vie, le narrateur aura donc respecté son serment ; mais la vie, elle, n'aura pas tenu parole, ne comblant jamais le vide que l'absence de cette mère formidable aura laissé dans la poitrine du héros.
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La servante écarlate
de Margaret Atwood, Sylviane Rué
Robert Laffont, 2017, 521 p. (Pavillons poche)
Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.
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Les Testaments
de Margaret Atwood, Michèle Albaret-Maatsch
Robert Laffont, 2019, 541 p. (Pavillons)
Lorsque les portes du fourgon se referment sur Defred, à la fin de La Servante écarlate, les lecteurs n'ont aucune idée de ce que lui réserve l'avenir : la mort ou un nouveau départ.
Les Testaments apportent enfin une réponse à leurs questions. Nous retournons à Gilead quinze ans après avoir laissé Defred à son avenir incertain, grâce aux témoignages explosifs de trois narratrices.